Témoignage sur mon combat et ma victoire

20/07/2017 07:30

 

Sauvée par mes anges

Avant de commencer, j’aimerais inviter les fermières qui ont combattu un cancer ou accompagner un proche à venir me rejoindre en avant SVP.

Par ce geste, j’aimerais que la salle réalise combien cette maladie touche beaucoup de gens. Nous n’avons pas connus les mêmes formes de cancer, les mêmes traitements, ni les mêmes forces mais la révolte, le désespoir et le courage nous les avons en commun.                       MERCI

Soyez indulgent, car je risque de bafouillée de temps en temps, Ma lèvre inférieur ne veut pas toujours collaborer mais c’est temporaire.

Bonsoir,

J’ai intitulé mon texte « Sauvée par mes anges ». Dès que nous perdons un être cher sur la Terre, nous gagnons un ange dans le ciel qui veille sur nous, nous protège.

Nous les imaginons avec des ailes, des plumes. Ils sont beaux. Moi j’y ai toujours cru.

Je crois également qu’il y en a sur terre. Ils arrivent dans nos vies au bon moment.

En écoutant ce témoignage vous réaliserez toute la force que le mot ange représente pour moi.

Je me présente. Josée Morel, 65 ans, retraitée de la fonction publique depuis 10 belles années. Mariée à un petit gars de Jonquière depuis 1987.

 Puisqu’il avait déjà 3 enfants, nous sommes devenus une famille reconstituée.

Martin  a maintenant 47 ans, Denis 46 ans et Caroline 41 ans.

 Je me suis sauvée de la période des couches mais pas des crises d’adolescence.

Ces derniers, nous ont donnés 5 petites filles âgées entre 12 et 28 ans qui à leurs tours ont ajoutés 3 arrières petits-garçons 1 an, 2 ans et 3 ans ainsi qu’une arrière petite fille 18 mois. Je ne change toujours pas les couches…

 Mais venons-en au fait. Le 13 avril 2016, mon mari changeait de dizaine. 70 ans. Il était à la retraite depuis 10 mois.  Belle occasion pour un party. Parents et amis se sont tous rassemblés pour fêter le samedi 16 avril.

J’étais en parfaite forme. Je me suis amusée comme une petite folle.

Le lendemain matin, je recevais pour le brunch car plusieurs personnes demeuraient à l’extérieur. Tout a bien été. Le bonheur était au rendez-vous.

Une fois la maison classée, en début de soirée, nous étions heureux, c’était le temps de relaxer. Mais non. Surprise,  une crise d’arythmies me tient en otage et ce pendant environ 5 heures. 

Pas question d’aller à l’hôpital, c’est mon système qui capote, demain ça ira mieux.

Le lendemain au lever je suis fatiguée, maux de tête... Je me dis que mon système a travaillé trop fort la veille. J’annule l’activité prévue à l’agenda et me repose toute la journée.

Bon, je vais un peu mieux ce matin mais pas en super forme. Toujours bizarre dans ma tête. Tel que prévu, ma sœur vient m’aider à confectionner des bijoux en commande mais, à 10 heures je suis couchée sur la table. Plus capable de fonctionner.

 Mon mari décide qu’il m’emmène à l’hôpital Laval car il pense que c’est mon cœur. Moi je pense que c’est une labyrinthite car j’en ai déjà fait 2 mais par contre, les maux de tête ne sont  pas pareils.

Arrivée à l’hôpital, à l’urgence, ils me font passer toute une série d’examens.

 Mon mari est obligé de me tenir car je n’ai pas d’équilibre, je suis étourdie. Comme sur un bateau.

Mais non, pas de chaise roulante c’est pour les autres ça. Je fais juste une labyrinthite.

En fin d’après-midi, nous rencontrons l’urgentologue pour être informer des résultats. En discutant de mon dossier, il constate que j’ai eu l’ablation de la glande thyroïde en 2007 puisque qu’il y avait cancer. C’est à ce moment qu’il a enchainé en disant  »Parlant de cancer Madame Morel j’ai une mauvaise nouvelle, nous avons découvert une masse de 45 mm au poumon droit, c’est le cancer, je suis désolé ».

Et vlan comme dans l’annonce. Après quelques secondes, je lui dis ok mais vous faites quoi avec ma tête?

Sa réponse fut que pour l’instant  vous avez une partie plus urgente à prendre soin. Elle sera traitée après le cancer. Beau programme… Faisons la vague…

(La labyrinthite a durée 6 semaines)

Une infirmière me fournit un livret avec des rendez-vous  pour des examens à passer en urgence. Direction maison.

Pas capable de pleurer, de bouger, de parler, même de réfléchir. Tout se bouscule. Il faut informer les proches, mais comment…

C’est mon mari qui s’en charge. Beaucoup de questions sont formulées mais nous n’avons pas de réponse pour le moment.

Après la série d’examens, c’est confirmé, cancer de type 4 à petites cellules. C’est le pire. Le plus virulent, Jamais ou très rarement ce type de cancer est opéré car il se propage trop rapidement. Mais moi, il n’y a rien de répandu. Merci mes anges.

Opération dans un bref délai. Le chirurgien ne croyait pas que c’était possible mais il a accepté de m’opérer.  Après l’opération j’aurai 4 traitements de chimiothérapie suivi de radiothérapie c’était la condition. Retour à la maison. Découragement. Je dis à mon mari que si j’avais une arme à feu, je l’utiliserais là là. Je n’avais pas le goût de vivre ça.

Il m’a fait la réponse suivante « Une chance que nous ne restons pas aux États-Unis ». Finalement je me ressaisie et passons à l’étape de la préparation pour l’opération.

Beaucoup d’informations, encore des examens. J’ai une peur bleue des aiguilles et je suis claustrophobe. Après avoir lu la documentation, je capote  et ne veux plus être opérée. La montagne est insurmontable. Je pleure ma vie. J’explique à mon mari ma décision de ne pas me faire opérer. Sa réponse « Ça veut dire que tu n’aimes pas ta vie avec moi ». Je pleure 2 fois plus et là le téléphone sonne. C’est ma nièce qui veut passer faire un tour. Je lui dis que ce n’est pas le bon moment et elle me dit, « Nous arrivons ». 5 minutes plus tard, maximum, j’ai ma nièce et mon neveu devant moi. Nous sommes à la fin de mai et ils se marieront le 18 juin. Je faisais la bosse des noces pour une 2e fois. Mon filleul, m’avait donné l’occasion de vivre ce beau moment avec eux quelques années plus tôt.

J’ai été obligée d’abandonner le projet pour de 2016 malheureusement.

Avec ces événements la complicité c’est agrandie. Ce sont pour moi 2 nièces qui sont comme mes filles.

Mais revenons à l’arrivée de ma nièce et neveu.

En leurs résumant la situation, nous sommes 2 à pleurer.

Ma nièce et moi. Mon neveu, lui part environ 10 minutes et revient avec une fleur jaune et 2 vitraux. Il me dit ça c’est la vie en parlant de la fleur et sur le premier vitrail il est inscrit « L’important c’est d’essayer » et sur le deuxième « Il est temps d’être heureux ». Avec mon mari, j’ai 3 motivateurs avec des bons arguments. Ils avaient raison et finalement je décide de continuer.

Le matin de l’opération, je ne savais pas ce qu’il se passerait  car le chirurgien avait des doutes sur l’état de mes ganglions. C’était presque impossible qu’ils soient intacts en raison du type de cancer. Je savais qu’il ouvrait, qu’il prendrait des biopsies des ganglions qu’il ferait analyser (environ 20 minutes d’attente) et selon les résultats il refermait ou il opérait. À mon réveil, aux soins intensifs, on m’a informée que le lobe supérieur droit avait été enlevé. Un bout de côte avait été coupé afin de sortir la masse. Il y avait des métastases uniquement sur les ganglions situés dans le lobe droit. Un vrai ti miracle.

Un beau coucher de soleil et un dodo aux soins intensifs. Ils m’ont levé 3 fois pendant la nuit. Moi, je négociais. Premier lever, un peu d’eau, au 2e un café décaféiné. Au 3e, en raison des douleurs, ils m’avaient injecté un calmant peu de temps avant. J’ai cogné des clous. J’ai certainement construit un premier étage. C’est moi qui ai demandé de me recoucher. Ils ont noté au dossier de me donner des calmants en comprimer car j’étais assez comique.

Le lendemain matin transfert dans une chambre régulière. 3 plaies, un drain, pas évident et assez douloureux. Vive les calmants. J’ai pu avoir de la visite. Très agréable et bon pour le moral. Encore là des belles attentions. Chocolat, café, muffins, câlins et j’en passe. J’ai même eu le temps de me faire des chums.

Improviser…

J’ai été opérée le vendredi 10 juin et suis revenue à la maison le lundi 13 juin. Le samedi 18 juin, je me suis permis une petite sortie pour faire une surprise aux mariés. Ils étaient beaux tous les deux. J’étais très contente de ma visite courte mais émouvante.

Convalescence de quelques semaines normalement, mais non pas pour moi.

Au bout de 2 semaines j’avais des rougeurs et cloques d’eau autour des plaies et un peu partout sur le corps. En plus, ça sentait très mauvais. Direction hôpital. Diagnostique : Allergie aux calmants et infections dans les plaies. Le chirurgien a été obligé d’ouvrir les plaies, à froid SVP, d’installer des mèches. Une infectiologue est également passée afin de me prescrire des antibiotiques que j’ai renouvelés 2 fois. Tant qu’à faire allons y au maximum…

Je devrai aller au CLSC à tous les jours faire changer mes mèches et pansements. Faire de la route OUTCH! Chaque petite bosse, tourner etc. ne fait pas de bien. Fini les calmants. Tylenol uniquement.

Le lendemain matin, direction CLSC.  Ce n’était pas la grande forme, j’ai donc perdu connaissance dans la salle d’attente. Improviser trop drôle

L’infirmière qui c’est occupée de moi a proposé le service à domicile. OH que oui s’il vous plait.

Excellent service. Une chance que cette aide existe. Cela a duré un mois. 7 jours sur 7.

L’infirmière m’appelait 30 minutes avant de passer afin que je puisse prendre une douche.

Quand les plaies ont été refermées, retour avec le chirurgien afin de procéder au transfert pour la chimiothérapie.  Rendez-vous avec l’oncologue le vendredi 12 août. Encore une tonne d’informations  dont celle que les 4 traitements seront plutôt 4 séances de 3 traitements consécutifs aux 21 jours d’une durée de 4h30 chacun. Je vais perdre mes cheveux après la première séance. Là j’éclate. C’est mon pire deuil.  J’ai déjà une vie plate depuis quelques mois ça c’est trop. Moi avec un coco. Je n’ai même pas une belle forme de tête. J’ai pris beaucoup de débarques dans ma jeunesse qui ont laissés des cicatrices.  Nous sommes toujours le vendredi 12 août et les traitements commencent le lundi, mardi et mercredi suivants.

J’ai envie de m’enfuir en courant, comme si je pouvais semer mon cancer, ma peur à la course.

Il me faut une sacrée dose de volonté rien que pour franchir la porte du service d’oncologie. Admettre que je suis ce que je suis et me soumettre au traitement.

Il n’y a pas la moindre marge de manœuvre pour négocier avec la vérité, seulement la dureté impitoyable des faits. Me voici devenue une vraie patiente cancéreuse. La chimio a été mon baptême en quelque sorte. La deuxième journée de mon traitement, je m’achète des petits chapeaux et décide de me faire raser la tête immédiatement. Pourquoi trainer le supplice. Je n’ai jamais regretté ma décision. Je pouvais passer à autre chose.

J’ai l’apparence des patients en chimio avec mon chapeau, les yeux cernés, fatiguée, essoufflée. Au début, j’ai trouvé difficile le regard des autres mais après j’ai gardé la tête haute et même le sourire. J’ai de la chance, car mes traitements de chimio sont préventifs, je n’achète pas de temps….

Ma sœur m’a tricoté de beaux petits chapeaux de différentes couleurs. La sœur de mon amie  m’a prêté ses foulards et la Société Canadienne du Cancer a tellement de possibilité pour nous aider. J’ai loué à un coût minime une prothèse capillaire pour tout le temps nécessaire. Le shampoing, conditionneur, peigne et support sont fournis.

Avec la chimio, en raison de la cortisone j’ai pris 20 livres qui sont bien collées. Cela peut prendre 1 an à partir. Pas contente la madame mais je dois faire avec. Je devais avoir 3 grandeurs différentes lors des traitements.

La première normale, la 2e un point plus grand et la 3e beaucoup plus grande.

Un moment donné, toujours au mois d’août, j’ai mal au côté droit. Plus la semaine avance plus c’est douloureux et ça me coupe le souffle. Mais tout à coup je suis pliée en deux plus capable de respirer, d’avancer de m’assoir. Je dois aller à l’urgence et ce, en ambulance SVP. Quel bonheur, une nouvelle expérience.  Ça m’aurait pris une tite pilule contre la rage. L’ambulancier m’a assuré qu’il avait eu le vaccin lui. Après m’avoir injecté des calmants, pas pour la rage mais bien pour la douleur, je vais passer des échographies. Résultats…. Du côté droit j’ai une côte de fêlée et du côté gauche j’ai une pierre au rein que je n’ai jamais sentie. Petit dodo à l’urgence et sortie le lendemain matin avec des calmants dont je n’étais pas allergiques cette fois.

Après 2 séances de chimiothérapie, je passe des petits messages à mon chum que je veux arrêter tout ça. Nous rencontrons le pneumologue fin septembre et là je lui dis que je veux arrêter ma chimio. Trop d’effets secondaires. Pour le doc c’est ok mais là je regarde mon chum et réalise qu’il n’a pas compris mes messages. OH boy!

La phrase me revient à l’esprit « Cela veut dire que tu n’aimes pas ta vie avec moi ».  Le médecin nous conseille de discuter et de lui revenir avec la décision. J’ai de la chimio au programme le lundi suivant. Retour à la maison très silencieux.

Le soir, des amis venaient souper. Après un peu de vin, je leur annonce que j’arrête tout. OH!

Le conjoint de ma chum a perdu sa première femme. Il l’a accompagné dans son combat contre le cancer du sein. Il m’a parlé des 2 rôles. Il m’a fait réaliser que je n’acceptais pas ma maladie. Je n’étais pas capable de dire « Oui je suis malade ».

Finalement avec 3 conseillers et du bon vin, le lundi matin je suis allée pour mes traitements.

Lors d’un traitement, je dis à une technicienne qu’il y en a qui sont chanceux car leur traitement ne dure que 90 minutes. Elle m’a répondu tout doucement « madame Morel, ils ont pu vous opérer vous. Pas eux. »

Une fois la chimio terminée début novembre, il faut passer d’autres examens pour vérifier si tout est beau. L’annonce est faite le 25 novembre, oui tout est beau. IL n’y a aucun signe de métastase. Maintenant il faut me transférer en radiothérapie, à l’Hôtel-Dieu, toujours en prévention car la  chimiothérapie ne traite pas le cerveau.

Je rencontre une oncologue le 1er décembre, qui  m’informe du processus.  10 traitements consécutifs les jours ouvrables. Ma claustrophobie va en manger un coup. J’aurai un masque en grillage coller sur le visage et attacher à la table. Au secours! Pas le choix. Je ne suis pas la première à vivre ça donc je vais être capable avec mes tites pilules et ce n’est que 10 jours.

J’ai quand même pleuré de peur avant le moulage du masque. Finalement ce n’est pas si pire mais avec une tite pilule.

 Avec l’opération, la chimio j’ai déjà des problèmes avec ma concentration et ma mémoire. La radio n’aidera pas.

Je ne prendrai donc pas la chance d’arrêter en plein milieu d’un escalier car je ne saurai pas si je montais ou descendais. 

Environ un an pour retrouver ma forme. Ma vue en a pris un coup. Je devrai être opérer pour les cataractes.

Pendant tout ce temps, je suis devenue la priorité pour mon mari, pour ma sœur, pour mes amis. Pas un seul ne m’a laissé tomber. Je suis chanceuse d’avoir des personnes merveilleuses comme ça dans ma vie.  L’amour, la famille et l’amitié c’est fort.  Merci d’avoir compris que, malgré toute votre affection, vous ne pourriez être à ma place et de dire « Je suis là ».  

Merci de m’avoir permis d’enlever mon masque de femme forte et courageuse et d’accepter mon vrai visage.

Il ne faut pas oublier le respect. En raison des globules blancs, je ne pouvais pas vraiment avoir de visite et je n’aime pas le téléphone. Des petits mots, un bonhomme sourire, un comment vas-tu, qu’est-ce que tu aurais le goût de manger, je t’ai apporté un pain, une autre une lasagne, un pâté à la viande encore chaud, des muffins et j’en passe, tout ça m’a aidé à tenir le coup. Il ne faut pas oublier le personnel de l’hôpital Laval. Toute la délicatesse de l’encadrement, l’appui et le soutien dont j’ai bénéficié de la part de ces professionnels extraordinaires.  Le calme, l’assurance qu’ils projettent.  Les réceptionnistes qui nous accueillent toujours avec le sourire.

Quand nous allons pour la première fois au département d’investigation pulmonaire, nous sommes démolis, apeurés, inquiets quand nous arrivons devant l’accueil  le sourire est toujours au rendez-vous. L’infirmière pivot, un  vrai chef d’orchestre. Tout passe par elle. J’ai rencontré un ange avec un sarrau blanc  qui maintenant fait partie de ma vie. Je me suis abandonnée tellement j’étais en confiance. Même l’agent de sécurité à l’entrée m’aidait à ouvrir la porte de la voiture. Ça ne fait pas partie de ses tâches mais le cœur est là.

Les préposées aux civières déplacent en moyenne 50 personnes par jour. Ça en fait des pas dans une journée. 

J’ai visité  beaucoup de départements et toujours le même service. C’est pour cette raison que j’ai décidé de communiquer avec madame Mylène Moisan, du Journal Le Soleil, afin de lui demander si elle voudrait écrire un article afin de sensibiliser la population sur la qualité des services à l’hôpital Laval.

Pour une fois qu’il y a du positif, elle a accepté. L’article a paru le 9 septembre 2016. 

J’avais également décidé de redonner ce que j’avais reçu en faisant une levée de fonds pour la Fondation de l’hôpital Laval. J’ai créé la collection « J’aimerais te dire ». Il y a tellement de mots que nous pensons mais ne disons pas. Pourquoi, pas le temps, pas besoin, il ou elle le sait…

Avec la collection, il y a un petit parchemin sur lequel vous pouvez écrire un texte pour la personne à qui vous voulez faire le cadeau. Même un mot pour vous. Pourquoi pas un T’ES CAPABLE  juste pour vous avant une  situation plus difficile.

J’ai ajouté à cette collection, ma création de bijoux afin de pouvoir donner le maximum à la fondation. Mon objectif était de 500$ et le montant remis a été de 1510,30$.

J’ai réussi à accumuler ce montant grâce au Salon de Noel des Fermières de L’Ancienne-Lorette ainsi qu’une journée à la cafétéria de l’hôpital Laval. J’ai réussi à faire ces journées grâce à mes complices, merci Hélène, merci Suzanne, merci Sonia merci Line, et merci Dominique pour votre aide si précieuse. Sans vous je n’aurais jamais été capable. Je vous aime en titi comme on dit.

Ma sœur a également été une très bonne vendeuse. Elle a le cœur sur la main. J’en ai juste une mais c’est moi qui ai la meilleure. Je devais tricoter des menottes (gants sans bout). Avec la chimio je n’étais pas capable d’en faire. Elle a sorti ses broches et ses crochets et en plus des menottes a tricoter des chapeaux. Un vrai ti cœur sur 2 pattes. Merci sœurette et je t’aime.

 Et que dire de Denise qui est venue nous aider. Merci et je t’aime. Tu fais partie de la famille.

Mon entourage n’était pas toujours en accord avec cette décision car les commentaires étaient tu dois te reposer. Mais ma réponse était que si je ne faisais pas ça ce serait la dépression. J’ai bien fait. Pendant que je créais, je ne pensais pas à me révolter, à me décourager.

J’avais toujours, par contre, dans ma tête le POURQUOI MOI...

Pour rencontrer des gens extraordinaires qui m’ont apportés énormément. Pour mieux profiter de la vie. Pour apprendre à m’abandonner, à demander.

Souvent pendant ces mois passés je me suis sentie comme un fardeau, mais c’était dans ma tête. Tous étaient contents de pouvoir m’aider, de me gâter.

La patience, la générosité de mon conjoint est sans limite. Jamais je n’ai eu l’impression de le déranger.

Depuis le mois d’avril il doit s’occuper de tout. Ménage, lavage, popote, vaisselle, commissions, transport. Et en plus, il est bon en tout. Encore un gros merci et je t’aime.

En écrivant ce texte, j’ai réalisé combien j’ai été chanceuse. Je suis dans la minorité des survivants.

J’ai modifié mon POURQUOI MOI par POURQUOI PAS MOI car j’ai été capable de combattre grâce à vos encouragements, vos pensées, vos prières.

Parfois, j’y repense, je repense à tout ce qui s’est passé depuis le début, à ce que j’étais avant et surtout à ce que je suis devenue aujourd’hui, et je suis fière d’en être arrivée là.

Aujourd’hui, je suis heureuse, je le suis vraiment, je ne gâche plus une seule seconde de cette vie. Plus une seule, non, j’ai compris que si je passais des journées et des journées à me lamenter ça me servirait à quoi,  à absolument rien. La vie est une chance qu’il faut saisir, sachez le.

Alors battez-vous pour être heureuse, trouvez les bonnes personnes qui vous transmettront ce bonheur. Les avis, les critiques, passez au dessus, après tous ces gens là ne savent faire que ça. Ne vous laissez pas abattre jamais. Allez-y, vivez, dansez, chantez, criez, aimez, sortez, profitez de chaque instant.

Rester forte ça ne dure qu’un temps, au bout d’un moment tu craques, tu pleures, tu te vides l’esprit, tu repenses à ces moments, tu as peur, tu es triste. Mais le lendemain, tu te lèves comme si le monde était à tes pieds, et puis tu te rends compte qu’en faite tu as toujours su garder la tête haute et ne jamais baisser les bras malgré tout, malgré ta vie parfois difficile.

J’ai terminé tous mes traitements le 29 décembre 2016. Je suis en mode récupération. Je rencontrerai le chirurgien en février 2017 après avoir passé une résonnance magnétique (tite pilule obligatoire) afin de vérifier le succès de 9 mois de soins et de combat.

 

Pour paraphraser Forest Gump,  je peux dire que la vie est comme une boîte de chocolat: QUAND ON L'OUVRE, ON NE SAIT JAMAIS CE QUE L'ON VA Y TROUVER... MAIS C'EST SOUVENT DÉLICIEUX ET JE VOUS INVITE À L'APPRÉCIER.

Je reviens avec la Société Canadienne du Cancer car j’ai l’intention de faire le Relais pour la vie de Québec le 17 juin 2017 mais comme survivante. J’aurais aimé former une équipe mais je ne crois pas avoir assez récupérer. Ce sera pour 2018. Par contre pour la 16e édition du Relais pour la vie de Québec,  en juin prochain, j’ai des sacs de luminaire à vendre au coût de 5$ que vous pouvez personnaliser à la mémoire d’une personne touchée par le cancer ou en l’honneur d’une personne qui a survécu ou qui se bat actuellement contre la maladie. Durant la tenue du Relais pour la vie, tous les luminaires reçus et personnalisés sont placés en ordre alphabétiques tout autour de la piste de marche qui sera animée pendant 12 heures de temps, soit de 19 heures à 7 heures le lendemain matin. Vers 22 heures, les participants bénévoles et visiteurs de l’événement sont invités à se recueillir autour de la piste pour allumer leurs luminaires et vivre en collectivité cette cérémonie qui souhaite rendre hommage aux personnes atteintes du cancer.

Par la suite, tout au long de la nuit, les luminaires restent allumés et illuminent le parcours de marche, ainsi toutes les personnes symbolisées par les luminaires accompagnent les participants dans leur défi de marche.

Outre les luminaires, le Relais pour la vie est aussi une occasion de célébrer la vie en présence de gens qui ont survécu au cancer ou qui luttent actuellement contre cette maladie. Ces personnes sont invitées à s’inscrire gratuitement pour participer à l’ouverture du Relais pour la vie, le 17 juin prochain sur le site du Campus Notre-Dame-de-Foy. Un cocktail de bienvenue leur sera offert gratuitement sous un grand chapiteau animé.

Vous serez par la suite invités à faire un premier tour de piste, une marche d’une durée d’environ 7 à 10 minutes pendant laquelle tous les participants et les visiteurs viendront applaudir vos efforts et sourire avec vous à la vie. Les personnes intéressées à vivre cette expérience unique peuvent également être accompagnées d’un(e) ami(e), d’un proche parent, d’un(e)  collègue de travail avec qui elles ont eu l’occasion de se sentir appuyer et d’avoir pu compter sur une aide grandement appréciée dans leur lutte contre le cancer.

Je vous invite à me transmettre vos noms et vos coordonnées  si vous avec un intérêt à me suivre et à venir faire l’ouverture du Relais pour la vie de Québec.

J’ai également des petits encarts si vous souhaitez en parler dans vos familles et vos réseaux d’amis. Merci à Julie, de la Société canadienne du cancer, pour son aide afin que je vous transmettre les bonnes informations.

Moi j’y serai avec mes anges avec des ailes et ceux en chair et en os.

Merci de votre attention et avez-vous des questions…
 

 

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